2ème lettre

Chère Caroline,
Cela fait une semaine que nous sommes rentrés chez nous, à Colorado Springs. Je garde un souvenir impérissable de ce séjour passé chez vous en compagnie de votre famille.
Je ne regrette pas d'avoir insister pour que Sully m'accompagne parce que, je dois l'avouer, au début, il ne voulait pas venir de peur de déranger.
Mais je ne me voyais pas venir sans lui. Il est d'une très grande importance pour moi, comme vous l'avez sans doute compris. Cela fait plus d'un an que nous sommes mariés et je n'en suis que plus heureuse. Sully m'a apporté ce qu'il me manquait, et surtout, il ne voit aucun inconvénient au fait que je continue mon métier.
Bien sûr, la question s'est reposée quand Katie est née mais nous avons réussi à trouver un compromis qui me convient parfaitement.
Je me souviens de notre rencontre comme si c'était hier. J'étais seule au cabinet de mon père quand vous avez frappé. Je suis venue vous ouvrir. Vous aviez demandé le docteur Quinn, et en quelque sorte, vous l'aviez en face de vous.
Je vous ai suivie. Vous n'avez pas osé me dire qu'une femme ne pouvait pas être médecin, je ne sais même pas si vous l'avez pensé. En route, vous m'avez expliqué que votre tante, chez qui vous étiez venue passer quelques jours, avait eu un malaise le matin-même.
Elle n'habitait pas très loin du cabinet de mon père et était une de ses patientes les plus régulières. Il allait la voir à domicile ce qui expliquait pourquoi je ne l'avais jamais rencontrée avant. Elle souffrait de problèmes cardiaques et je l'ai soignée.
Puis après, nous nous sommes revues plusieurs fois. Vous me parliez de vos enfants et de votre mari, et moi de votre fiancé. Nous nous sommes promis de nous écrire régulièrement et nous n'avons pas manqué une seule occasion de le faire.
Je tenais à vous remercier de nous avoir fait le bonheur de nous inviter chez nous. C'était un moment tellement agréable que nous avons passé ensemble.
Brian pense à faire un article sur notre venue à Walnut Grove et pour cela, il a demandé de l'aide à mon amie, Dorothy Jennings, éditrice de la Gazette de Colorado Springs. Les enfants ont été heureux de recevoir des cadeaux de la part de Charles et de vous, mais c'était bien trop.
Vous m'avez fait comprendre que nous devions accepter ces cadeaux mais j'avoue que j'ai encore du mal à la faire.
Comment ne pas penser à notre séjour dans votre charmante petite ville sans évoquer ma rencontre avec Madame Oleson. Vous pouvez dire que vous avez là une personne très obstinée et très lunatique. Cependant, je pense que, par certains côtés, elle peut être gentille et serviable mais il doit falloir la côtoyer quotidiennement pour le découvrir.
Elle me fait penser à Loren Bray, dont je vous ai parlé lors de notre séjour. C'est un homme que j'ai appris à apprécier au fil des années, qui paraît un peu froid au premier abord, mais qui s'avère être un excellent ami, un père pour Sully et un grand père pour Matthew, Colleen, Brian et Katie.
J'espère que vous aurez l'occasion de le rencontrer un jour. Je compte bien vous inviter chez nous un jour afin que vous puissiez voir, c'est bien trop long et je suis sûre que nos enfants ne seront qu'heureux de votre venue. Alors, réfléchissez à une date, celle-ci me conviendra certainement.
Je revois encore Laura et Brian jouer ensemble et Mary et Colleen parler ensemble de la pièce Roméo et Juliette.
Vous avez dû bien rire quand vous m'avez vue en train de coudre des vêtements pour Katie. Mais, je fais partie de couture à Colorado Springs et j'ai appris à mieux me servir d'une aiguille.
Je vous remercie encore de votre invitation. Ce fut un Noël merveilleux passé avec vous.
En espérant vous recevoir très bientôt chez moi, je vous transmets mes plus sincères amitiés.

Grosses bises,
Michaëla Quinn-Sully.